Le Maroc poursuit sa dynamique de protection des droits des travailleurs et d’amélioration du pouvoir d’achat. En 2025, deux décrets majeurs entrent en vigueur pour réviser le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) et le Salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG). Ces ajustements, encadrés par le décret 2.24.1122 (3 janvier 2025) et le décret 2.08.374 (9 juillet 2008), s’inscrivent dans une logique de justice sociale et d’adaptation aux réalités économiques. Décryptage des changements et de leurs implications.
Décret 2.24.1122 :
Publié en janvier 2025, il actualise les montants du SMIG et du SMAG pour répondre aux exigences de l’article 356 de la loi 65-99 (code du travail marocain).
Décret 2.08.374 :
Il fixe les mécanismes d’application des salaires minima, notamment pour les secteurs agricoles et industriels.
1. Le SMIG (Secteurs Industriel, Commercial et des Professions Libérales)
À partir du 1er janvier 2025 :
17,10 DH/heure (contre 16,48 DH en 2024).
3 266,10 DH/mois (sur la base de 191 heures de travail mensuelles).
2. Le SMAG (Secteur Agricole et Forestier)
À partir du 1er avril 2025 :
93 DH/jour (contre 89,50 DH en 2024).
2 418 DH/mois (sur la base de 26 jours de travail mensuels).
Cette augmentation s’explique par :
L’inflation et le coût de la vie : Une réponse aux pressions économiques pour préserver le pouvoir d’achat des travailleurs.
L’équité sociale : Réduire les écarts entre secteurs et répondre aux revendications des syndicats.
La conformité internationale : Alignement partiel avec les standards de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
Pour les employeurs :
Augmentation des charges salariales : Une hausse à anticiper dans les budgets, notamment pour les PME et les exploitations agricoles.
Obligations légales : Mise à jour des contrats, bulletins de paie et déclarations sociales sous peine de sanctions (blocage des prestations, amendes).
Pour les travailleurs :
Un revenu revalorisé : Une bouffée d’oxygène pour les ménages modestes, surtout dans les zones rurales dépendantes du SMAG.
Un plancher protecteur : Renforcement de la lutte contre le travail non déclaré ou sous-payé.
Mettre à jour les logiciels de paie :
Intégrer les nouveaux taux horaires et journaliers dans les systèmes de gestion.
Revoir les contrats de travail :
Ajuster les mentions relatives à la rémunération pour les nouveaux embauches et les renouvellements.
Former les équipes RH :
Sensibiliser les gestionnaires de paie aux nouvelles règles et aux délais (notamment pour le SMAG applicable à partir d’avril).
Anticiper les audits :
Conserver les preuves de conformité (registres, bulletins de salaire) en cas de contrôle de l’Inspection du Travail.
Secteur agricole : La hausse du SMAG pourrait peser sur les petites exploitations, déjà fragilisées par les aléas climatiques.
Compétitivité des PME : Certaines entreprises pourraient réduire leurs embauches ou automatiser davantage leurs processus.
Application effective : Renforcer les contrôles pour éviter les contournements, surtout dans l’informel.
La révision du SMIG et du SMAG en 2025 marque une étape importante dans la politique sociale marocaine. Si elle renforce la protection des travailleurs, elle impose aussi aux entreprises une adaptation rapide. Pour réussir cette transition, une communication transparente avec les employés et un recours à des outils de gestion fiables (comme Gesaroc, spécialisé dans la conformité légale et la gestion des paies) seront essentiels.
En restant proactifs, employeurs et salariés pourront tirer parti de ces changements pour construire un marché du travail plus équitable et résilient.
Date de publication | 04-02-2025 |
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